EP 044 – L’art de se réconcilier avec soi-même et les autres
Le pire qui puisse arriver à un dirigeant, c’est de se faire des ennemis nuisibles et inutiles…Nous avons eu à parler du besoin pour un dirigeant de s’arranger pour que les gens n’aient pas de bonnes raisons de travailler contre lui. Il peut arriver qu’un dirigeant soit tellement sur le qui-vive qu’il trouve des ennemis partout…
Ne dit-on pas que lorsqu’un prince régent prend le pouvoir, il doit tuer tous ses demi-frères et s’il le faut envoyer ses frères et ses sœurs et leurs familles en exil ? Mais ce n’est pas pour cela que le dirigeant doit devenir paranoïaque. Si les politiciens peuvent se permettre de perdre du temps dans le combat pour réduire à néant « leurs opposants », le dirigeant d’entreprise n’a pas d’ennemis a priori à part les gens qu’il voit ainsi et « qui veulent peut-être comme ils pensent en découdre avec lui… ».
Je ne suis pas assez naïf pour penser que personne ne voudra prendre votre place lorsque vous êtes le numéro 1…Il y a toujours beaucoup de prétendants à un poste de DG, de DGA et de directeurs…Si vous occupez ces postes, il y a de fortes chances que beaucoup de gens travaillent à en découdre avec vous… Mais vous devez décider assez tôt dans quoi vous voulez mettre votre énergie.
Je vois beaucoup de dirigeants se retrouver dans la solitude parce qu’ils se permettent de se rendre tellement redoutables et menaçants que personne ne veut les approcher… Certains se barricadent tellement que j’ai parfois peur qu’ils meurent d’une mort stalinienne.
J’ai eu l’opportunité de lire sur le site WWW.GEO.FR l’histoire de la triste mort de Staline – parce qu’il a éliminé autour de lui tous ceux qui pouvaient lui être utiles dont les médecins les plus formés du pays à l’époque…On raconte qu’un soir du samedi 28 février 1953, Staline était d’humeur joviale. « Il a invité à dîner dans sa datcha de Kountsevo, où il passe désormais le plus clair de son temps, à une dizaine de kilomètres du Kremlin, ses quatre plus proches collaborateurs : Lavrenti Beria, vice-Premier ministre et coordinateur des services de sécurité de l’État, Nikita Khrouchtchev, responsable pour Moscou et sa région du Parti communiste, ainsi que Gueorgui Malenkov et Nikolaï Boulganine, tous deux membres du bureau politique du parti. Très arrosé, le repas se prolonge jusqu’à tard dans la nuit. Vers 5 heures du matin, le Vojd (« Guide »), passablement enivré, raccompagne ses convives à la porte. Puis il va se coucher. Quand sonne midi, les gardes s’étonnent de ne pas être appelés pour le petit déjeuner, mais le protocole de sécurité leur interdisant de pénétrer dans son espace de vie sans y avoir été invités, ils continuent d’attendre. L’après-midi passe, puis la soirée, sans que le maître des lieux ne se manifeste. Vers 22 heures, les gardes finissent par demander à la femme de chambre d’entrer dans les appartements. Cette dernière découvre Staline gisant sur le sol, inconscient, respirant faiblement, ses vêtements de nuit trempés d’urine.
Immédiatement prévenus, Beria, Malenkov, Khrouchtchev et Boulganine reviennent sur les lieux. Eux seuls sont habilités à convoquer des médecins pour soigner le maître du Kremlin. Problème : un mois et demi auparavant, dans le contexte du pseudo « complot des blouses blanches« , Staline a fait arrêter des centaines d’entre eux – dont de très nombreux praticiens juifs –, les accusant de projeter d’assassiner des dirigeants soviétiques. Constituer une nouvelle liste de médecins fiables prend donc du temps, et ce n’est que le lundi 2 mars, à l’aube, qu’un groupe d’éminents professeurs arrive au chevet du malade. Après avoir diagnostiqué une congestion cérébrale, leur verdict est sans appel : ce sera, au mieux, l’invalidité à vie et, plus probablement, la mort dans les jours suivants.
Vous imaginez comment certains dirigeants peuvent créer de la solitude au point d’éliminer les ressources les plus déterminantes pour eux ? Dans le sens optimal du leadership, un leader devrait rassembler plutôt que de séparer…Il doit s’imposer de voyager léger et de régler ses comptes avec lui-même afin de rester en mesure de relever ses défis dans la synergie…
Je cherche constamment des gens avec qui je peux m’associer pour réaliser de grandes choses ensemble. Je ne peux donc pas me permettre de créer des ennemis ni d’éloigner les gens de moi… « Un étant un chiffre trop petit pour réaliser de grandes choses » pour reprendre les termes de John C. Maxwell… Ma suggestion en général pour les dirigeants c’est d’éliminer la rancœur et l’adversité nuisibles de leurs méthodes pour asseoir leur pouvoir…
Lors de notre Executive Leadership Workshop à Doha en Février 2024, j’ai partagé avec eux quelques astuces (que je fais miennes) et que je suis heureux de partager avec vous ici :
- N’AYEZ PAS D’AUTRES ENNEMIS A ABATTRE QUE CEUX QUI VOUS EMPECHE DE PERFORMER…
- NE TENEZ PAS UN SUJET NI AUCUNE RANCŒUR POUR PLUS DE 48H
- N’AYEZ PERSONNE AVEC QUI VOUS NE VOULEZ PAS TRAVAILLER
- TRAITEZ VOS PEURS ET DOUTES / BETES NOIRES CLASSIQUES
- MONTREZ CLAIREMENT AUX GENS QUE VOUS ETES PASSE A AUTRES CHOSES…NE DUREZ PAS TROP LONGTEMPS DANS LE ‘GOUMIN’ ET LA VENGEANCE NOCIVES
- LAISSEZ LE BESOIN DE VENGEANCE AUX FRAGILES
L’effort constant d’un dirigeant c’est de créer la synergie nécessaire pour transformer une organisation et la mettre sur la voie de la performance durable… Si vous êtes trop combatif et vous créez de la solitude et ne pouvez plus solliciter les gens dont vous pourriez avoir besoin, je vous offre une séance gratuite pour en parler…Pendant ce temps, vous devez être redoutable sans faire du mal car comme on le dit : « En stratégie, la menace est toujours plus puissante que l’exécution ».
On se retrouve demain pour un nouveau numéro de votre podcast THE CEO CHALLENGE PODCAST… Ciao !
Trop fier de vos enseignements et j’aimerais bien apprendre beaucoup de vous.
Merci bien cordialement