EP 050 – L’emploi du temps du dirigeant bâtisseur
Comment les dirigeants font pour trouver le temps et bâtir ? Précisons que les dirigeants n’ont pas particulièrement plus de temps que les autres. Ce n’est pas qu’ils ont plus de temps que les autres. Au contraire. Ils ont plus de sujet à porter que la plupart des gens. N’est-ce pas ?
Mais comment trouvent-ils du temps pour bâtir ? Je répondrai que c’est à cause de trois (3) choses ou qualités :
- La vision : il est possible d’avoir une vision sans s’obliger à travers la voie vers que ce soit mentalement ou par écrit.
- L’obsession : quand on a l’obsession de laisser un héritage, on est obligé de la matérialiser donc de BÂTIR.
- La priorisation : Ils donnent la priorité à la construction par rapport aux interventions.
La dernière fois j’étais en train d’animer une formation pour le CODIR d’une entreprise. A mon insu, mes collègues étaient en train d’animer simultanément pour plusieurs groupes de l’ensemble du personnel une formation à la salle de l’étage supérieur. A la pause, j’étais surpris de les voir (venir me saluer) et puis ils sont repartis. Quelqu’un était surpris que je leur demande : « Vous étiez en formation ici ? ». Voilà, je n’étais pas au courant. Est-ce dangereux ? Peut-être ! Mais ce n’est pas moi qui ai décidé qu’ils seraient en formation et la formation que j’animais, ce n’est pas moi qui ai décidé de l’animer. J’ai été affecté pour l’animer. C’est bien drôle mais vous comprenez, le système, le dispositif est plus MATURE que moi.
Bien sûr que j’ai pris le temps de le construire. En 2023, le taux d’exécution de nos missions de formation était inférieur à 60% et celui des sessions de coaching inférieur à 25%. J’ai revu mon emploi du temps, fait des veilles, dégagé des journées pour m’en occuper et améliorer les chiffres. Rien n’y fit. J’ai même nommé une personne et une équipe dédiée. Je me suis même amusé à écrire le processus. Rien n’y fit. Et puis une semaine de février 2024, alors que j’avais 4 jours de formation, j’ai fait une intervention de 1h et j’ai laissé la main à mon collègue Zoumana pour la dérouler. C’était un petit gros risque.
Je suis allé me concentrer pour travailler avec l’équipe sur la mise en place du dispositif de planification et d’exécution des missions de formation et de coaching. Et aujourd’hui, le dispositif est huilé. Je n’interviens que pour opérer des optimisations. J’avoue que je ne sais même pas comment ça marche. On m’informe des missions et des sessions que je dois animer, je vois des e-mails passer et des discussions se faire dans les groupes Whatsapp.
Si vous me demandez comment on fait , je dirai qu’ « il faut oser s’arrêter pour bâtir ». Et croyez-moi, personne ne meurt si tu t’arrêtes pour BÂTIR et c’est toi qui es sauvé plus tard. C’est un choix clair à faire. Maintenant on peut être dans la paranoïa opérationnelle ou la négligence structurelle et ne pas avoir le courage de s’asseoir pour BÂTIR et c’est peut-être plus aisé mentalement mais c’est destructif, n’est-ce pas ?
Nous n’allons pas parlé des cas où on fait de la négligence structurelle et on abandonne l’organisation à elle-même pour se débrouiller. Du moins, nous allons en parler plus tard. Voyons ensemble comment on peut être dans la paranoïa opérationnelle (sans le savoir parfois).
Votre emploi du temps est animé par :
- Les instructions fermes du Conseil d’Administration ou une mission en cours (le Président de votre groupe est là ou arrive bientôt, vous préparez une mission d’audit ou les clôtures de compte ou faites les optimisations à la suite des observations du Conseil d’Administration) ;
- Un travail que le BOSS ou une autorité vous a demandé ;
- Les plans à soumettre (pour la formalité) ;
- Les missions confiées, les incidents à gérer ou les prises en charge ou feux à éteindre ou une intervention, la mobilisation ou une campagne adhoc pour sauver les chiffres ;
- Les reportings.
Dieu seul sait combien nous sommes efficaces sur ses questions mais vous n’êtes pas en train de bâtir quand vous les faites. Peut-être vous aurez des résultats significatifs mais pas de dispositifs ni d’hommes significatifs.
Pour bâtir, l’emploi du temps du dirigeant doit être animé par :
- LA VISUALISATION, LA STRUCTURATION, LA PLANIFICATION ET DE LA CONSTRUCTION PARFAITE
- LA CONCENTRATION SUR LA RESPONSABILITE OPERATIONNELLE
- L’ORCHESTRATION DE LA DYNAMIQUE DE PERFORMANCE QUOTIDIENNE
- LA COLLECTE ET LE PROCESSING D’INFORMATIONS SUR LES OPTIONS D’OPTIMISATION
- LA SCHEMATISATION, LA SCENARISATION ET LE DEPLOIEMENT DES OPTIONS D’OPTIMISATION SYSTEMIQUE
- L’ANIMATION ET L’ORCHESTRATION DES DISPOSTIFS + LA DYNAMIQUE D’OPTIMISATION CREATIVE CONTINUE
Est-ce qu’on peut avoir le temps de faire tout cela en une journée ? Oui ! D’ailleurs, ce n’est que le résumé du travail du manager : 1. Prévoir ce qu’on a à faire. 2. Faire ce qu’on a prévu de faire. 3. Vérifier si on a fait ce qu’on a prévu de faire. 4. S’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue en optimisant ce qu’on a fait.
Maintenant, est-ce qu’un dirigeant peut dire qu’il a managé un seul jour de sa vie, si ces choses n’ont pas figuré dans son emploi du temps ? Est-ce difficile ? il faut s’y mettre.
A demain pour un nouveau numéro de votre Podcast : « THE CEO CHALLENGE PODCAST »